Donnons du style à l'antisyndicalisme

blog 2.0

lundi 4 mai 2009

Échec des négociations : Manor se joue honteusement du Conseil d’État genevois

Depuis quelques semaines, les actions du syndicat Unia s’étaient tues devant les portes de l’entreprise Manor. Afin de trouver une issue au conflit, le syndicat Unia avait sollicité l’intervention du Conseil d’Etat genevois sous la forme d’une médiation.

L’entreprise Manor, qui avait licencié en février la présidente genevoise du syndicat Unia (Mme Marisa Pralong) en raison de ses activités syndicales, avait accepté, début avril cette proposition de médiation.

Mercredi 29 avril et après plusieurs entretiens, le médiateur, M. Dominique Föllmi (ancien président du Conseil d’Etat genevois), a dû communiquer au syndicat Unia l’impasse dans laquelle se trouvait la médiation en raison de l’intransigeance de Manor refusant toute concession.

L’entreprise Manor a même refusé de prolonger le délai de congé de Mme Pralong (fixé au 30 avril) pour donner une chance à la poursuite de la médiation.



Le syndicat Unia regrette l’échec de cette médiation et dénonce l’attitude scandaleuse de Manor qui, après avoir accepté d’entrer en médiation, a volontairement saboté toute possibilité de trouver une issue au conflit. Cette attitude témoigne non seulement du peu d’attachement de l’entreprise pour les droits syndicaux, mais aussi d’un manque de respect vis-à-vis des autorités du canton de Genève qui avaient, de bonne foi, offert leurs services pour trouver une solution. Au cours de la médiation, l’entreprise Manor a continué ses discriminations et intimidations vis-à-vis du personnel syndiqué de l’entreprise. Aucune avancée n’a d’ailleurs pu être faite dans la demande de création d’une commission du personnel dans le magasin de la rue Cornavin qui emploie pourtant plus de 900 employés.



Devant prendre acte de l’échec de la médiation, le syndicat Unia va reprendre sa campagne publique en vue de garantir l’exercice des libertés syndicales chez Manor. En ce sens :

1) Une plainte est déposée en ce jour auprès de la Chambre des relations collectives de travail (CRCT) demandant des mesures provisionnelles ;

2) Le cortège du 1er mai à Genève passera devant l’entreprise Manor pour dénoncer la politique antisyndicale de l’entreprise ;

3) D’autres actions sont planifiées au cours du mois de mai



Le syndicat Unia invite l’ensemble des salariées et des salariés à condamner l’entreprise Manor et à participer aux actions syndicales prévues.



Pour contact :

Alessandro Pelizzari, secrétaire régional Unia Genève, 079 817 29 04

Vania Alleva, Co-responsable central du secteur tertiaire

mercredi 1 avril 2009

Près de 100 élus et personnalités dénoncent les pratiques de Manor

La majorité du Conseil administratif de Genève, ainsi que de nombreux élus ont signé un appel public pour la réintégration de Marisa Pralong et le respect des droits syndicaux dans l'entreprise.

Cliquez ici pour voir l'appel.

La pétition déposée, nous continuons nos actions!

Le dépôt de notre pétition et la manifestation du 28 mars inaugure un nouveau cycle de mobilisation pour le respect des droits syndicaux et l'annulation du licenciement de Marisa Pralong.

Le comité de soutien et le syndicat Unia ont décidé d'espacer les piquets devant l'entreprise tout en prévoyant une série d'actions dans le courant du mois d'avril.

D'autre part, nous inaugurons également une campagne de cartes postales à envoyer à la direction des ressources humaines à Bâle (siège de Manor). Vous pouvez demander des cartes postales directement au syndicat.

Plus de 7'000 signatures! Encore merci pour votre solidarité!

Samedi 28 mars, nous étions plusieurs centaines à protester une nouvelle fois contre le licenciement antisyndical dont a été victime Marisa Pralong. Nous avons profité de cette occasion pour remettre à la direction de Manor Genève les 7027 signatures récoltées devant les portes de l'entreprise.

Ce sont 7027 clients et employés qui demandent l'annulation du licenciement et le respect des droits syndicaux! Alors que bien trop souvent, il suffit d'une plainte d'une cliente pour qu'une vendeuse se fasse sanctionner, qu'attend la direction de Manor pour réagir face à la plainte de 7027 clients contre la direction des ressources humaines de Genève?

L'anti-syndicalisme de Manor


Exemple d'une affiche anti-syndicale placardée dans les locaux du personnel depuis quelques jours.




Cette affiche est placardée à un endroit sous surveillance vidéo...
afin d'en empêcher l'arrachage (?)



Et un message de la direction toujours placardé dans les locaux du personnel...




Ou quand la défense des libertés syndicales s'assimile selon Manor à des "exactions quotidiennes" sous forme "de contrainte et de dénigrement" contre "l'honneur professionnel" du personnel de Manor...

jeudi 19 mars 2009

La vérité sur le licenciement de Marisa

Un petit dossier récapitulatif, la vérité sur le licenciement de Marisa...


http://www.geneve.unia.ch/fileadmin/user_upload/Regionen/geneve/documents/La_v%C3%A9rit%C3%A9_sur_un_licenciement.doc

Licenciement antisyndical chez Manor: les négociations échouent, les piquets reprennent!

MANOR a fait échouer les négociations pour la réintégration de la déléguée syndicale licenciée pour s’être exprimée dans les colonnes de la Tribune de Genève sur les conditions de travail du personnel de vente durant les fêtes de fin d’année. Des pourparler ont eu lieu mardi.
Afin de donner une chance à ces négociations, nous avions suspendu nos actions lundi et mardi.

En refusant toute forme de réintégration, la direction des ressources humaines de MANOR balaie d'un revers de main la demande de 5'000 clients!
En effet, vous êtes plus de 5'000 à avoir signé à l'heure actuelle la pétition demandant l'annulation de ce licenciement antisyndical et le respect des droits syndicaux pour le personnel de MANOR.

Par son attitude, la direction des ressources humaines de MANOR montre non seulement son mépris pour les droits syndicaux de ses employés mais également son indifférence vis-à-vis des préoccupations légitimes de sa clientèle.

Une telle attitude ne doit pas être cautionnée! Nous vous invitons d'ores et déjà à un prochain rassemblement de protestation le samedi 28 mars 2009 à 16h, place Grenus.

1) Continuez à signer et faites signer la pétition!
2) Visitez le blog http://manorabuse.blogspot.com
3) Montrez-vous solidaire avec le personnel

jeudi 12 mars 2009

Rassemblement de solidarité samedi 14 mars 2009, 15h00-16h00, place Grenus, Genève

Après deux semaines de piquets devant le Grand Magasin Manor de Genève, le syndicat Unia invite les salariés du canton ainsi que les clients de Manor à un rassemblement devant l'entreprise, place Grenus, afin de faire valoir les droits syndicaux du personnel et demander l'annulation du licenciement de Marisa Pralong, déléguée syndicale et présidente de la Région Genève du syndicat Unia.

A ce jour, et malgré le fait que plus de 3'500 clients aient déjà signé la pétition demandant le retrait du licenciement et le respect des droits syndicaux dans l'entreprise, la direction refuse toujours de reconsidérer son licenciement abusif et anti-syndical.

Ce rassemblement s'inscrit dans le cadre d'une mobilisation large et est porté par un comité de soutien pour le respect des libertés syndicales rassemblant notamment les syndicats de la Communauté genevoise d'actions syndicales (CGAS) ainsi que les principales organisations politiques de gauche dont le Parti socialiste et SolidaritéS.

Venez nombreuses et nombreux !

Donnons du style aux bonbons !

Mercredi 11, jeudi 12 et vendredi 13 mars, le syndicat Unia présent aux piquets devant l’entreprise Manor donnera du style aux bonbons.

Les clients recevront un tract de solidarité à remettre aux vendeuses.

Chaque tract contiendra un petit bonbon afin d’encourager les vendeuses du magasin à donner de la voix à leurs droits !

Manor et Maudet étendent leur anti-syndicalisme à l’espace public !

Le service de la sécurité et de l’espace public de la Ville de Genève, géré par le conseiller administratif Pierre Maudet, se fait le relai de l’anti-syndicalisme de Manor et nous a signifié lever notre autorisation de stands devant l’entreprise.
Motif invoqué : nous aurions caché les réels motifs de nos piquets. Dans le courrier adressé au syndicat, le chef de Service, M. Pizzoferrato, déclare que nous n’avons pas fait « mention des motifs qui animent réellement votre démarche : le licenciement d’une collaboratrice Manor.
Si le Service avait eu connaissance de cet élément de fait, il ne vous aurait pas attribué des emplacements à proximité immédiate du commerce susmentionné.»
Et le chef de Service de nous proposer d’aller protester à la Croix d’Or ou sur la Plaine de Plainpalais afin de faire valoir nos droits!

Qu’importe ces basses manoeuvres portant une nouvelle foi préjudice à l’exercice des libertés fondamentales dans l’espace public genevois, nous continuerons à tenir nos piquets, toutefois sans nos petits stands.

Toute personne intéressée à participer à nos piquets est priée de prendre contact directement avec le syndicat Unia.

Qu’un conseiller administratif comme Pierre Maudet préfère défendre la liberté économique de Manor plutôt que la liberté syndicale n’est guère étonnant, qu’il bafoue les libertés fondamentales dans l’exercice de ses fonctions est par contre inadmissible.

Plus de 3500 signatures récoltées à ce jour !

La pétition demandant le retrait du licenciement de Marisa Pralong et le respect des libertés syndicales chez Manor a recueilli à ce jour (11 mars 2009) plus de 3500 signatures !

Récoltées essentiellement devant les entrées du magasin genevois, ce sont plus de 3'500 clients de Manor qui font valoir leur désapprobation quant à l’attitude anti-syndicale de la direction du magasin.

Dans la Charte Manor que tout membre du personnel de l’entreprise doit appliquer sous peine de voir son contrat résilié, le premier point (sur les 6 que compte la Charte) est intitulé de la sorte : « Le client prédomine. Nous plaçons le client au centre de nos activités. »
La direction de Manor entend-elle violer ouvertement la Charte en ignorant la demande commune de plus de 3'500 clients ?

vendredi 6 mars 2009

Quelques petits trucs bons à savoir quand on travaille chez Manor

La durée du temps de travail

Sous cette rubrique, nous rappelons à l'attention du personnel quelques éléments des conventions collectives qui s'appliquent à Manor mais qui ne sont souvent pas respectés.

Un travail à 100% chez Manor correspond à un contrat de 40 heures par semaine. Il ne peut y avoir de contrat dépassant 40 heures par semaine.
Il est interdit de faire effectuer au personnel un horaire excédant 44 heures par semaine (article 6.2. CCT CDNA). Tout horaire au-delà de 44 heures est une violation de la CCT CDNA est suppose le versement au personnel lésé d'une indemnité équivalent à 50% du nombre d'heures travaillées en violation de la CCT (article 26.4. CCT CDNA).

Exemple: une vendeuse ayant effectué durant les fêtes de Noël une semaine de 48 heures. Cette vendeuse a effectué 4 heures (de 44 à 48 heures) en violation de la CCT CDNA. Ce qui fait que cette vendeuse est en droit de réclamer une indemnité équivalente à 2 heures de travail (50% de 4 heures).

D'autre part, le solde des heures positive ne peut en tous les cas excéder 30 heures, ni descendre au-dessous de -25 heures. Toutes heures du solde au-delà de 30 heures devront être compensées avec un supplément de 35%.
De même, le solde d'heures, positives ou négatives, ne peut excéder l'équivalent de l'horaire hebdomadaire contractuel. (article 7.2. CCT CDNA)

Les boutiques ou stands occupant des espaces à l'intérieur de Manor doivent également appliquer ces normes pour leur personnel.

Ces normes ne sont pas respectées? Un réflexe: prenez contact avec le syndicat Unia
http://geneve.unia.ch !

jeudi 5 mars 2009

La dictature Manor au jour le jour!

Suite aux piquets syndicaux pour dénoncer l'absence de libertés syndicales dans l'entreprise, plusieurs chefs de rayon ont convoqué leur personnel pour leur interdire d'adresser la parole tant à Marisa Pralong (la vendeuse injustement licenciée qui participe aux piquets), qu'aux membres du syndicat Unia ou encore aux journalistes!
Plusieurs chefs de rayon ont même menacé le personnel de représailles s'ils osaient parler!

Dans un courrier du 24 février 2009, la direction des ressources humaines de Manor à Bâle nous écrivait: "Il n'est pas dans la culture de l'entreprise et encore moins dans les habitudes de Manor de se livrer à des exercices de provocation à l'égard de ses collaboratrices et collaborateurs ou encore à l'égard des syndicats."
Comment apprécier l'attitude de ces chefs de rayon autrement que comme une provocation niant toute liberté d'expression, de pensée et toute liberté syndicale au personnel de Manor?

La liberté d'expression, la liberté de pensée et la liberté d'association font partie, de même que la liberté syndicale, des droits fondamentaux de l'individu. Manor veut-il vraiment s'asseoir sur ces droits fondamentaux?

Enfin, comment apprécier l'attitude de ces chefs de rayon autrement que comme une "attitude arrogante, vindicative, voire même "dictatoriale""? Ces adjectifs vous disent quelque chose? C'est précisément ceux qui ont été malhonnêtement utilisés pour licencier Marisa Pralong.

Cependant, nous ne sommes pas sans penser que ces chefs de rayon n'ont fait que répondre à un ordre donné de plus haut. Si tel est le cas, la direction bâloise du groupe Manor devrait intervenir avec la plus grande des fermetés contre la direction genevoise, à moins de vouloir couvrir leur "attitude dictatoriale".

Si l'initiative par contre vient seulement des chefs de rayon, et si Manor Genève faisait pour une fois preuve d'honnêteté, la direction des ressources humaines licencierait donc les chefs de rayon ayant tenu ces propos au personnel.

mardi 3 mars 2009

La communication selon Manor... et selon Unia

(tract diffusé au personnel de Manor Genève le 4 mars 2009)

Depuis quelques jours, dans un souci de transparence nouveau, la direction de Manor affiche à l'attention de son personnel des lettres et communiqués de presse relatifs aux droits du personnel dans l'entreprise et à une de vos collègues injustement licenciée, Marisa Pralong.

Les informations données par la direction sont non seulement une atteinte grave à la protection de la sphère privée et de la personnalité, mais sont surtout mensongères et diffamatoires!

Si à Manor, le personnel se voit rembourser le 50% de ses habits de travail, si le personnel a pu éviter de travailler le dimanche durant les nocturnes de cet hiver ni n'a eu à faire de nocturnes jusqu'à 22 heures, si le personnel peut aujourd'hui librement disposer de ses pauses, avoir encore des pauses le temps de midi, si..., c'est grâce à l'engagement de Marisa Pralong, épaulée par le syndicat Unia.

C'est cet engagement constant pour le respect des droits du personnel qui lui vaut aujourd'hui que la direction non seulement la licencie, mais essaie de ternir son image auprès de ses collègues.

Faire valoir ses droits et ceux de ses collègues sur son lieu de travail comme le faisait Marisa Pralong, réclamer que le planning soit connu 15 jours à l'avance, que les vendeuses soient libérées aux maximum 30 minutes après la fermeture du magasin, que le personnel bénéficie de mesures spécifiques de protection lors des travaux, voilà ce qui, pour la direction est assimilable à "une attitude arrogante, vindicative, voire même dictatoriale".

Comme le souci de transparence de Manor ne va pas jusqu'à autoriser les syndicats à afficher leur point de vue dans les murs de l'entreprise et comme le personnel est souvent muselé, le syndicat Unia a décidé de faire connaître quelques vérités sur les conditions de travail à Manor au travers d'un blog.

Visitez et participez au blog de Manorabuse:http://manorabuse.blogspot.com

Vous l'aurez aussi remarqué, nous sommes désormais présents tous les jours de 11h30 à 14h00 devant les portes de l'entreprise pour dénoncer le licenciement de Marisa Pralong et faire appliquer les libertés syndicales dans l'entreprise.

Nous vous remercions de la solidarité que vous nous témoignez et nous vous réaffirmons que vous pouvez compter sur notre syndicat pour défendre jusqu'au bout vos droits!
Prenez contact avec notre syndicat!

Donnons des communiqués à la vie

Enfin une réaction de la direction de Manor suite aux piquets syndicaux organisés devant l'entreprise: une communiqué de presse de Manor qui nous apprend des tas de choses intéressantes.

1) "On a tout fait pour éviter le licenciement"...
On y apprend que "après de nombreux entretiens et multiples tentatives pour tenter de corriger et améliorer des rapports de travail difficiles, qui n'ont cessé de se dégrader depuis deux ans, la Direction de Manor Genève n'a pas eu d'autre choix que de se séparer de Madame Marisa Pralong."
Quelles belles paroles! Jamais Marisa Pralong n'a reçu de lettres d'avertissements ou de courriers quant à son comportement avec ses collègues!
Quand Marisa a été poussée à bout par ses chefs et qu'elle s'est retrouvée en arrêt maladie, la direction des ressources humaines a refusé une rencontre avec Unia pour mettre à plat les choses. Le 16 décembre 2008, la directrice des ressources inhumaines de Manor écrivait au syndicat: "il nous semble disproportionné et inadéquat d'organiser une entrevue."
Que l'on ne vienne pas servir après aux médias que la Direction des ressources inhumaines n'a pas eu le choix, qu'elle a tout tenté et qu'un "licenciement devenait inévitable"...

2) Marisa Pralong, dictatrice suprême chez Manor
Encore plus intéressant: selon la direction, "de nombreux collaborateurs se sont plaints de son attitude arrogante, vindicative, voire même "dictatoriale"".Qui sont ces collaborateurs? La direction en cite un, un peu plus bas: "La situation est même devenue telle que son responsable de rayon, découragé par cette ambiance d'hostilité et de harcèlement, selon ses mots, a demandé sa mutation dans un autre magasin."
De qui se moque-t-on?!? Maintenant ce sont les chefs qui subiraient la dictature des vendeuses? Non, ce n'est pas le monde à l'envers chez Manor et ce sont bien les vendeuses qui n'ont jamais leur mot à dire sous peine de licenciement, comme le témoigne le cas de Marisa.
De plus, le responsable de rayon est parti pour d'autres motifs! Comment la Direction peut-elle penser nous faire croire qu'en lieu et place du licenciement d'une "vendeuse dictatrice", elle aurait préférait laisser partir un chef de rayon? RIDICULE...

3) Les propos mensongers...
Dans une autre veine, la direction de Manor reproche à Marisa d'avoir tenu des "propos mensongers, notamment dans la Tribune de Genève". Curieux pourtant, après avoir pris tous les renseignements nécessaires, aucun rectificatif de Manor quant aux propos soit disant mensongers de Marisa n'a été envoyé à la Tribune de Genève. Plutôt que de rectifier des propos, et loin de toute attitude dictatoriale, Manor préfère licencier sa vendeuse... Au fait, à propos de mensonges: pourquoi Manor ne précise pas en quoi les propos de Marisa sont mensongers?...

4) Des conditions de rêve à Manor
Enfin, la cerise sur le gateau, Marisa Pralong aurait avouait à plusieurs reprise que "Manor offrait des conditions de travail agréables". La preuve d'un telle affirmation: le fait "elle a même demandé à Manor de pouvoir travailler à 100% et de lui accorder plus de responsabilités." Si le fait de demander une augmentation de temps de travail doit prouver quelque chose, c'est d'une part l'imposition par l'employeur des temps partiels contre la volonté du personnel et d'autre part la politique de bas salaires pratiquée dans la vente qui fait qu'à 80%, avec seulement 2800 francs par mois à disposition pour payer son loyer, sa nourriture et ses factures, on est souvent amener à devoir, contre sa volonté, travailler plus pour gagner plus...

Dans tous les cas, nous nous réjouissons des inepties du prochain communiqué de presse de la Direction de Manor.

Donnons des habits aux vendeuses! Ou l'arnaque à l'anglicisme...

Manor veut donner du style à ses vendeuses et vendeurs. Par contre, Manor ne veut surtout pas donner d'argent à son personnel.

L'article 22 de la convention collective du commerce de détail non alimentaire dont Manor est signataire stipule que "l'employeur rembourse intégralement tous les frais occasionnés par une tenue uniforme imposée".

Cependant, chez Manor, le personnel, tout de noir vêtu, ne se voit pas intégralement rembourser ses vêtements. Pourquoi? Parce que, selon la direction, il ne s'agit pas d'une tenue uniforme qui est imposée au personnel, mais d'un dress code.

La différence: aucune quant à l'image de marque donnée aux clients pour qui la tenue noire sinistre du personnel est facilement reconnaissable, par contre substantielle quant aux économies faite au détriment du personnel qui ne se voit rembourser que le 50% de ses achats, et pour autant qu'ils soient effectués dans l'entreprise...

Manor Genève ou les marchands du Temple des temps modernes

Dans le dernier numéro de son magazine destiné au personnel, le directeur du magasin de Manor de la rue Cornavin revenait sur le caractère exceptionnel de ce magasin en ces termes:
"Huit millions de clients qui y font leurs achats tout au long de l'année. Essayez un instant d'imaginer le nombre que cela représente.
La Tour Eiffel, avec ses 6,5 millions de visiteurs par année, compte moins de clients que nous."

Manor Genève: le nouveau temple de la culture? En tous les cas pas de la culture syndicale!

USP: Unique, souriante, professionnelle... le tout pour moins de 4'000 francs par mois!

En ce début d'année 2009, les vendeuses de chez Manor se sont vues félicitées par leur directeur général: "Ici, à Genève, nous avons des collaborateurs formidables. Je suis fier d'eux, plus encore, je les admire!"

Et elles sont en effet admirables ces vendeuses qui ont vu leur patron refusait en fin d'année d'augmenter les salaires minimaux pour 2009, tout en devant continuer à respecter les standards USP: unique, souriante, professionnelle.

Réussir à garder le sourire quand l'on sait que le groupe Manor a augmenté de 3.2% son chiffre d'affaire en 2008 mais que l'on reste payée à peine plus de 20 francs de l'heure (3720 francs brut par mois quand on a la chance d'être engagée à 100%), cela force l'admiration.

Donnons de la flexibilité à la vie!

Au rayon sport, il arrive souvent que le personnel soit amené à faire la nocturne du jeudi soir et celle du vendredi soir quand bien même l'article 10 de la Convention collective interdit d'employer le même personnel plus d'une fois par semaine au-delà de 19h00.

Dans l'ensemble du magasin, les pauses d'un quart d'heure prévues à l'article 12.1 de la Convention collective ne sont jamais respectées. Le personnel n'a pas son mot à dire quant au déplacement imposé avant 19h00 de la demi-heure de pause payée.

Au supermarché, le planning n'est que trop rarement connu 15 jours à l'avance comme le suppose l'article 6.10 de la convention collective du commerce de détail non alimentaire.
Au rayon bijouterie, le planning est régulièrement modifié mais les responsables ne communiquent pas les changements. Ils imposent au personnel de vérifier tous les jours le planning.

Une telle démarche incite aux changements multiples et déresponsabilise les responsables dans la tenue et le respect des plannings.

Chez Manor le décompte des pauses est automatique... mais les pauses virtuelles

A la confection enfant, il est arrivé au personnel de faire plus de 6 heures de travail les samedis matin sans aucune pause.

Au supermarché, certaines personnes ont travaillé de 8 heures du matin à 18 heures sans aucune pause.

Les caissières doivent souvent attendre très longtemps avant de pouvoir prendre une pause, aller aux toilettes, ou autres urgences. Pire, le personnel du supermarché ne connaît pas ses heures de pause avant de commencer la journée de travail.

De manière plus générale, le décompte automatique des pauses pénalise très fortement le personnel qui ne peut pas toujours prendre effectivement ses pauses mais se voit décompter ces minutes.

Manor donne du style aux vacances de ses vendeuses!

Au rayon bijouterie, le personnel ne peut prendre de vacance jusqu'en avril.
De même, ils ne peuvent prendre de vacances en août et en décembre.
Le tout au prétexte que jusqu'en avril, il y a des travaux et qu'en août et décembre ce sont les soldes et les fêtes de fin d'années.

De fait, il ne reste que 6 mois possibles pour le personnel.

Au rayon sport, on a interdit au personnel de prendre des vacances pendant les vacances scolaires en prétextant qu'elles étaient réservées au personnel avec des enfants.
Or, il n'y a qu'un quart du personnel qui a des enfants.

De même, on a interdit à ce personnel qu'il y ait plus de deux personnes en vacance en même temps. Tout laisse à penser que l'on veut économiser sur les remplacements vacance au détriment du personnel en imposant des règles trop rigides qui ne correspondent pas à l'esprit de l'article 329c du CO qui impose à l'employeur de tenir compte des désirs du travailleurs et pas seulement des intérêts de l'entreprise.

Donnons du style à la dictature d'entreprise!

Le motif évoqué dans la lettre de licenciement adressée à Marisa Pralong: le fait que cette vendeuse se soit exprimée dans la Tribune de Genève, au nom de ses collègues du commerce de détail genevois, sur les conditions de travail du personnel de vente durant les fêtes de fin d'année.

Manor estime que le fait qu'une vendeuse témoigne de ses conditions de travail dans la presse ne tient ni de la liberté d'expression, ni de la liberté syndicale, mais d'un manque de loyauté devant être sanctionné par un licenciement!

Dans la lettre cela donne ceci: "La Tribune de Genève s'est faite l'écho, dans son édition des 24-25-26 décembre 2008, de vos déclarations fournies par-devant des collègues. [...] Vous avez ainsi porté atteinte à la considération de Manor de manière largement reconnaissable par des propos que nous contestons vigoureusement en ce qui nous concerne. Nous considérons que vous avez manqué de loyauté à notre égard et que notre lien de confiance est rompu."

Qu'importe les droits du personnel, la règle à Manor c'est: silence, on exploite!

"Et pas question de s'en plaindre, sinon c'est la porte."

Marisa Pralong, vendeuse licenciée... pour avoir tenue ces paroles dans la Tribune de Genève du 24 décembre 2008

Pour lire l'article de la Tribune de Genève qui a valu le licenciement de cette vendeuse, déléguée syndicale d'Unia:

http://www.tdg.ch/geneve/actu/horaires-elastiques-noel-caissieres-craquent-2008-12-23